Homo sacer

Homo sacer (expression latine pour « homme sacré ») est une formule issue du droit romain archaïque. On lit chez le grammairien Festus la définition suivante :

« At homo sacer is est, quem populus iudicavit ob maleficium ; neque fas est eum immolari, sed, qui occidit, parricidi non damnatur ; nam lege tribunicia prima cavetur, “si quis eum, qui eo plebei scito sacer sit, occiderit, parricida ne sit”. Ex quo quivis homo malus atque improbus sacer appellari solet[1]. » Traduction : Est homo sacer celui que le peuple a jugé pour une faute grave ; il n'est pas permis de le sacrifier selon les rites, mais celui qui l'a tué n'est pas condamné comme homicide. Car, selon la première loi tribunicienne, “si quelqu'un tue un homme qui est sacer par décision du peuple, il ne sera pas parricide". D'où vient qu'on a coutume d'appeler sacer tout homme mauvais et malhonnête.

La condamnation comme sacer protège donc le condamné du sacrifice humain mais le prive de tout droit civique. Il s'agit, avec le rite primaire du sacrifice, de l'un des éléments fondateurs de la pensée magico-ritualiste affleurant dans l'histoire de Rome[2], qui se perpétue notamment dans les sociétés féodales par le bannissement.

  1. (la) Festus Grammaticus, De Verborum Significatione, article Sacer mons, éd. par W.M. Lindsay,, Leipzig, Teubner, , p. 424
  2. (it) Aldo Schiavone, "IUS, l'invenzione del diritto in Occidente, Giulio Einaudi editore s.p.a Turin 2005

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